• enquête thématique régionale, Canal du Midi
Pont de Truilhas
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Hydrographies Canal du Midi
  • Commune Sallèles-d'Aude
  • Adresse
  • Cadastre 2021 AC non cadastré domaine public

Le pont de Truilhas à Sallèles-d'Aude a été édifié en 1879, probablement en même temps que le pont de Piétat à Capestang. Les dossiers techniques n'ont pas été retrouvés mais le projet de Truilhas est cependant porté sur une carte jointe à l'enquête publique lancée pour la construction de la voie de chemin de fer Narbonne-Bize en 1879. C'est un ouvrage neuf qui met fin à deux siècles de gêne pour les communes riveraines du canal, obligées de se détourner, soit par le pont du Somail, au sud-ouest, soit par le pont d'Argeliers, au nord, solutions peu commodes. En 1680, le devis de M. de la Feuille ne mentionne aucun ouvrage prévu dans ce secteur, estimant que le déplacement du pont du Somail de quelques toises plus en aval avait résolu la question des dessertes pour les riverains, ce qui n'était pas le cas.

Les riverains avaient fini par s'adapter à la situation et avaient trouvé un moyen simple de franchir le canal à pied sec en détournant légèrement le chemin de Sallèles à Bize pour passer sous le pont-canal de la Cesse en longeant la rivière. Au débouché du pont, le chemin bifurquait brusquement à droite pour rejoindre par un lacet serré, la seconde branche du chemin. Cette pratique déjà ancienne est rapportée par Jean-Michel Sicard dans son ouvrage sur la barque de poste, qui reprend une anecdote publiée dans "l'Almanach historique de la Province de Languedoc pour l'année 1787" concernant le pont aqueduc de Cesse : "sous la seconde arche est un chemin où l'on voit quelques fois passer des voitures tandis que les barques passent dessus". L'ancien chemin longeait la terrasse alluviale, au-dessus de la rivière. Après la construction du pont-canal, la possibilité de passer dessous pour traverser le canal s'était imposée naturellement. La présence d'atterrissements tassés a permis aux charrettes, plus ou moins lourdement chargées de passer.

Le chemin a été emporté en 1843 par une crue violente, creusant un "gouffre de plusieurs mètres de profondeur" et le riverains "ne peuvent passer leurs personnes et leurs récoltes d'un bord à l'autre du canal qu'au moyen de radeaux incommodes et dangereux tant pour eux que pour la sûreté de la navigation" écrit Bruno Raynal, l'ingénieur responsable de la division dans son projet. Il estime le coût de la construction à la somme de 7.500 francs en profitant du fait qu'il est nécessaire d'établir un batardeau dans ce secteur, en remplacement de celui édifié en aval de la rigole d'alimentation de la Cesse, au-delà du pont canal de la Cesse. L'édification d'un pont serait aussi bénéfique pour la compagnie dont le personnel de service pourrait l'utiliser pour les besoins de service.

La commune de Sallèles s'est engagée à participer à la construction du pont pour un montant de 4.000 francs, à l'exclusion des maçonneries du batardeau. Raynal prévoit de bâtir un pont en pierre avec une voûte en arc de cercle reposant sur deux culées prolongées par des ailes rampantes curvilignes sur le même type que le pont Saint-Rome (IA11009441). Rien ne se décide et un nouveau métré est rédigé en 1845, dans lequel il est prévu de construire un tablier en bois sur des piles maçonnées pour un montant de 7.800 francs.

La commune de Sallèles approuve le projet en 1846 et réserve un crédit de 4.000 francs voté à cet effet sur lequel elle ne dispose que de la moitié seulement. Elle demande donc des secours pour le restant de la somme. L’État rejette la demande, fautte de crédits mais le ministère de l'Intérieur promet une subvention de 700 francs, si bien que la commune s'engage sur la somme de 2.700 francs en promettant de verser le reliquat dès que possible.

En 1847 un nouveau métré reprend les dispositions adoptées précédemment mais encore une fois, rien ne bouge et le dossier restera définitivement dans les cartons. En 1879, un pont est en cours de construction un peu plus en amont que le projet précédent. Il est dessiné sur le plan joint à l'enquête publique du projet de construction de la voie ferrée entre Narbonne et Bize-Minervois. Sur la carte générale du tracé annexée à l'enquête, on peut lire dans le secteur de Truilhas, la mention "rectification et pont en construction" sur un tracé en pointillé qui relie l'ancien chemin de Bize au chemin de Sallèles à Bize de l'autre côté du canal, c'est à dire à l'emplacement où est édifié le pont de Truilhas actuel.

La voûte en arc segmentaire, construite en pierre de taille, est contrebutée par deux culées maçonnées épaisses, bâties en appareil irrégulier, avec des chaînes d'angle harpées en pierre de taille. Deux petites ailes perpendiculaires et concaves, sont prolongées par les murs droits qui soutiennent les rampes d'accès, très allongées et relativement pentues. L'ensemble reste assez froid et fonctionnel, défiguré par l'élargissement en béton du tablier. De chaque côté de la cuvette, des banquettes cantonnées de bajoyers en pierre de taille, laissent un passage aisé aux barques

  • Murs
    • pierre de taille
    • béton armé
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    liste du patrimoine mondial
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2021