Le moulin à foulon de Sibra est attesté au moins depuis 1702, mentionné sur les actes précisant le rachat par le prieuré de Camon du domaine de Sibra et de ses dépendances, comprenant un moulin farinier et un foulon ""sur la rivière de Laddouire"", alimentés par un canal de dérivation préexistant. C'est la famille de Saint-Georges, propriétaire du château, qui l'a fait construire. Détruit par une crue vers 1712, le foulon est rapidement reconstruit, et passe à nouveau aux mains des De Saint-Georges quand ceux-ci récupèrent le domaine peu après. La liste des emphythéotes de Sibra, présente sur le plan terrier du milieu du 18e siècle, avance la présence de tisserands au hameau, qui probablement utilisent ce foulon moyennant une redevance. Vendu à la Révolution avec l'ensemble des biens de la propriété seigneuriale, le moulin apparaît sur l'inventaire des usines de 1839 et le cadastre napoléonien de 1842, qui font état d'un foulon appartenant aux Espert, devenus propriétaires du château de Sibra. Plus tard, vraisemblablement vers 1884, le foulon, désormais propriété de Villary de Fajac, qui a acquis Sibra, est reconverti en scierie qui utilise toujours l'eau du canal, et permet aussi l'alimentation électrique de Sibra. De cette époque date probablement le remaniement du bâtiment, comme en attestent les briques issues de la manufacture des Virebent à Launaguet, à laquelle Villary de Fajac a aussi recours pour les nouveaux ornements du château. Ces briques sont toujours visibles parmi les vestiges à la date de l'enquête. La scierie fonctionne jusqu'au milieu du 20e siècle, puis le bâtiment est désaffecté.