La rue du Moulin qui conduisait au moulin farinier, n'était pas construite dans sa totalité au 18e siècle, d'après les Livres Terriers. Seule la partie proche de la place était bâtie. Les terrains qui s'étendaient en direction du moulin appartenait au seigneur de Bonnac, et étaient occupés par des jardins, sur des parcelles en lanières. A la fin du 18e siècle, le 3e Marquis de Bonnac donne ces terres à certains habitants pour leur permettre d'édifier des maisons. A son décès, l'abbé de Monteils proposera, pour régler la querelle successorale, de racheter ces terrains à ses héritiers et confirmera le don du marquis. Le bâti indiqué à l'emplacement de la maison étudiée sur le plan du cadastre napoléonien, ne correspond pas à l'emprise au sol de la maison actuelle. Il a été très agrandi vers le nord, c'est-à-dire vers le jardin. Le caractère très homogène de la construction et la date de 1846 portée sur l'arc de la porte d'entrée indiquent que l'immeuble a été reconstruit entièrement à cette date. Le style très sobre de la façade s'inscrit dans la rigueur de l'esprit néoclassique, illustré à Bonnac par un certain nombre de maisons urbaines dès les années 1830. L'ampleur générale de l'édifice, la présence d'une écurie intégrée, sont autant de marqueurs sociaux et témoignent d'un changement important dans la société bonnacoise dès la première moitié du 19e siècle.