D'après les Livres Terriers, au 18e siècle, la rue du Moulin qui conduisait au moulin farinier n'était pas construite dans sa totalité. Seule la partie proche de la place était bâtie. Le tronçon où se trouve la maison, situé presque en face de la maison seigneuriale, dépendait du seigneur de Bonnac. A la fin du 18e siècle, le 3e Marquis de Bonnac donne ces terres à certains habitants pour leur permettre d'édifier des maisons. A son décès, l'abbé de Monteils proposera, pour régler la querelle successorale, de racheter ces terrains à ses héritiers et confirmera le don du marquis. La maison étudiée est donc datable de cette période. Elle occupe un ancien angle de rue à l'intersection de la rue du Moulin et de l'impasse Delpech. Celle-ci, qui s'appelait antérieurement la ""rue du coin où l'on ne passe"", partait depuis la place vers l'est, en parallèle à la rue du Moulin, puis tournait ensuite à angle droit vers le sud, presque en face de l'entrée actuelle du château, en contournant cette maison. Le passage ayant été par la suite refermé (courant 19e siècle), la maison se trouve depuis mitoyenne sur son côté est, également. L'emprise au sol du bâti sur la parcelle étudiée est la même que sur le plan du cadastre napoléonien de 1824. Par ailleurs, le style des grandes baies du premier étage confirme la fin du 18e siècle comme date de construction. Une inscription en latin devenue illisible figurait sur la clef passante en pierre de la plate-bande de la porte d'entrée. Elle indiquait : ""Illustrissime Marquese de Bonnac 1773"", d'après le témoignage oral du propriétaire du château. Elle confirme donc la datation de l'immeuble, et son rattachement au Marquis de Bonnac. Des bases de colonnes géminées conservées au château ont été retrouvées dans cette maison. La réunion des deux parties de bâti mises en évidence par l'analyse archéologique peut être datée de la première moitié du 20e siècle.